
Thomas d’Angleterre est un poète anglo-normand du XIIème siècle tout comme Beroul. Il est l’auteur d’un poème en ancien français sur Tristan, qui offre une nouvelle version de la légende. Sa version permet de mettre en lumière la suite et le dénouement de l’histoire en incorporant de nouveaux fragments inédits :
les amants sont découverts endormis par le roi et le nain dans un verger, Tristan se marie avec une autre femme qui s’appelle Iseut aux Blanches Mains, Tristan qui pense toujours à celle qu’il aime, Iseut la Blonde, fait réaliser une salle contenant des statues évoquant son amour, Tristan et Kaherdin se rendent en Angleterre afin de revoir Iseut la Blonde, Tristan retourne en Petite-Bretagne et enfin Tristan et Iseut meurent ensemble.
Thomas se serait inspiré de différents conteurs bretons et en particulier d’un certain Bréri, poète galois mais aurait décidé d’adapter cette histoire aux exigences de la fin’amor : la passion n’est pas due à la magie d’un philtre, mais au choix de chacun des amants pour l’autre. Ainsi, une fois les effets du philtre révolue trois ans après, les deux héros s’aiment suivant les codes de l’amour courtois, avec notamment l’échange de symboles (échanges d’anneaux) et l’amour raisonner (Tristan rend Iseult à Marc, son époux légitime peu importe combien cela le fait souffrir).
On ne sait pas non plus qui est Thomas ou même quelles sont ses origines exactes. Dans son oeuvre il dit se prénommer Thomas. Au vu de son langage on l’identifie comme un Normand qui se serait installé en Angleterre. Son nom « d’Angleterre » proviendrait du poète allemand Gotfried Von Strasburg qui aurait déclaré s’être inspiré du Tristan de de « Thômas von Britanje », mais il serait probablement Breton car ceux-ci prirent une part importante à la conquête d’Angleterre de 1066 et possédèrent de nombreux fiefs dont le comté de Richmond.