Époque de Tristan et Yseult

Selon les indices archéologiques la célèbre légende se serait déroulé au Haut Moyen-Age, vers une période de la Grande Bretagne antérieure au sixième et septième siècles. Une période où les cités étaient encore archaïque : la magie, l’astrologie et la sorcellerie avait une grande importance. Ainsi, dans la légende la mère d’Yseult est une magicienne capable de guérir et de lutter contre les poisons. Le nain Frocin, petit bossu, lit dans les étoiles des prédictions qu’il tire depuis les astres. Des être surnaturels se mêlent au commun des mortels. La reine d’Irlande a ainsi pour frère un géant : le Morholt. Par la suite, Tristan triomphe en irlande d’un Dragon qui terrasse le peuple et obtient la main d’Iseult.

(en cours)

Origine celtique

Il y aurait un grande nombre de liens de parentés entre la légende de Tristan et l’aitheda de l’ancienne littérature épique irlandaise. L’aithed relate l’enlèvement de la femme d’un roi ou d’un prince par un jeune héros, neveu ou vassal de ce prince. Les amants auraient trouvé comme dans la légende,  refuge dans une foret où ils y auraient vécu misérablement, inlassablement traqués par le mari fou de jalousie et ses gens. Il y aurait toute une série d’aitheda qui portent tous comme titre les noms des deux amants ; Diarmed et Grainne, Baile et Ailinn ou encore Noisé et Derdriu. Peu importe les versions elles ont toutes une structure narrative commune : l’intervention d’une contrainte magique : la geis : un sortilège par lequel la femme du roi en employant certaines paroles appropriées contraint malgré lui le neveu ou le vassal à l’enlever. M.Jean Marx écrit à ce sujet « Il est constant, que dans la famille royale celtique, la femme trahisse l’époux-roi avec son neveu favoris…Grainne trahit son époux Finn pour le neveu favoris de celui-ci Diarmaid, comme Guenièvre trahit Arthur pour son neveu favoris Mordred. On a remarqué depuis longtemps que dans la littérature celtique que c’est la femme qui, choisit, conquiert, lit et enchaine l’homme souvent contre son gré et ses inclinaisons. Les geashas (pluriels de geis) peuvent être imposées à l’individu par des paroles appropriées et contenant une force astreignante et obligatoire…La parole lie si elle est dite comme il faut et tant qu’il faut. Plus l’homme a d’honneur, de prestige, plus sa qualification sociale est élevée, ses ancêtres certains, son rang assuré, moins il peut se dérober à la geis. L’amour lui-même dans la littérature irlandaise est une geis qui lie ».

(suite bientôt)

Les prototypes historiques de Tristan et Marc

Tristan de Loonois s’appellerait primitivement « Drostan » et serait le fils non pas de Rivalen, roi de Loonois (dont on ne connait pas précisement la géolocalisation) mais de Talorc, un roi qui régna sur les pictes de 780 à 785.

Ceci s’explique car dans la légende gauloise Tristan est présenté comme le fils d’un certain « Tallwch » (Talorc en français) ,  nom inconnu au pays de Galles mais présent dans les sources irlandaises faisant mention d’un roi picte de ce nom.  On ne retrouve le nom « Talorc » seulement chez les pictes sous « Talorgen » (Tallwch en gallois) comme on retrouve « Drostan » seulement chez les pictes sous « Drustan » (Drystan en gallois). Le « Drest filius Talorgen » des annales irlandaises serait donc identique au « Drystan ab Tallwsh » des gallois.

Nous sommes donc amenés à supposer que Tristan fut d’abord un héro national des Pictes ; un peuple d’indompté qui se partageait le territoire de l’Écosse actuelle. Les pictes furent presque entièrement exterminés par les Scots. Nous en savons très peu sur ce peuple, peu de chant épique nous ait parvenu. Nous ne connaissons tout juste que quelques mots de leur langue et quelques noms de leurs chefs dont Drustan.

Nous sommes persuadés de cette théorie car les conteurs gallois, en transférant la légende picte de Drustan dans le royaume de Cornouailles ont cependant gardé le nom du Morois directement issus de la légende picte et selon l’ancienne description de la Grande-Bretagne les noms de régions cités dans lé légende concordent.

<p class="1 « >Compte à Marc, le roi de Cornouailles il est fait allusion à lui par un moine breton de l’abbaye de Landevennec (Finistère) alors que celui-ci relate la vie de saint Paul-Aurelien un évêque en Bretagne armoricaine. Il s’exprime en ces termes « sa renommée (celle de saint Paul-Aurelien) était parvenue aux oreilles du roi Marc, qu’on appelait aussi Quonomorius ». Le moine de Landevennec aurait tiré son récit de sources galloise. Il serait donc logique de penser que le roi marc du sixième siècle soit celui que Saint Paul Aurélien aurait rencontré.

En ce qui concerne Yseult (ou Iseult) aucun document ne permet de lui attribuer une quelconque réalité historique. Le livre rouge Gallois lui prête le nom « Essylt », femme de Marc, amante de Tristan. Cette forme aux airs celtiques serait plutôt en réalité dérivé du germanique « Ishild ». Cette origine germanique ne serait guère surprenante car sur les rivages irlandais s’étaient formé au quatrième siècles des royaumes pirates norvégiens. De plus, nombre de noms féminins germaniques se terminant par « hilde » ont donné le plus souvent en ancien français une terminaison en « eult » ou « eut » par exemple : Mathildis a donné Maheut.